Nous avons opté pour un départ la veille avec "camping sauvage" au Col d'Iloire, plus confortable en termes de sommeil et récupération. Enfin, à "l'intérieur" de la voiture, les fortes rafales de vent et les coups de semonces du Camp de Canjuers proche ont perturbé le sommeil de Thomas qui a planté la tente.
Tente deux places sur roues |
Le coin n'est en pas moins splendide, le terrain varié (terre grasse, petits et gros cailloux, sous-bois, racines) avec aperçu sur le Lac de Sainte-Croix à chaque trouée.
Je me plante en beauté de sentier pour monter à la Source, empruntant le premier venu qui mène aux murs d’escalade et s'arrête net. Ce détour nous vaut une rencontre inattendue avec deux chamois, je ne m'attendais pas à en voir si-bas (600 mètres d'altitude) mais il semblerait que cela soit une réserve naturelle.
Nous nous résolvons à couper tout droit et à vue au travers des arbustes et pierriers jusqu'à retrouver la bonne trace, sans que je ne subisse d'attentats, ce qui serait pourtant compréhensible.
La première partie de l'ascension vers le Col de Plein Voir est un superbe sentier en balcon, offrant de nombreux points de vue dominants sur le lac et la rivière en contrebas. On y amènerait bien une prochaine fois le VTT.
Il y aussi quelques passages bien gazeux, non sécurisés, avec plusieurs centaines de mètre de vide, sur lesquels je ne suis franchement pas à l'aise.
La deuxième partie se déroule dans une belle forêt primaire, parfaitement ombragée. Nous gagnons de l'altitude avec régularité et efficacité. Max, très facile, a même largement le temps de sortir son Iphone et de répondre à son courrier tout en marchant.
Nous quittons cette piste pour bifurquer dans le Ravin du Brusc, monotrace distillant de rares portions lisses plutôt rapides au sein de passages "hardcores" dré dans le pentu avec d'énormes rochers.
Un brin de route, brève vision du château de Mairestre et nous voilà sur le sentier du Bastidon, véritable mounta-cala serpentant entre les falaises au gré des formations rocheuses, qui intègre nos premiers ateliers mains-courantes. Dommage que l'on n'y aperçoive à aucun moment le Verdon, la rupture de pente étant trop prononcée.
Il commence à faire chaud, même en hiver et nous profitons d'une source improvisée "c'est de la bonne, pas de risques, elle est plus pure que Volvic, directement filtrée par la roche" pour faire un plein partiel d'eau, l'occasion d'échanger et commenter les techniques de survies de Bear Grylls.
Nous traversons la route, la suivons trop longtemps et perdons brièvement la trace une deuxième fois : nouveau tout droit et nous retrouvons le parcours. Nous commençons à avoir faim et nous nous posons à l'ombre pour un bon casse-croûte, surtout Max et Thomas vu que je tourne intégralement à la boisson énergétique : pour moi, une bonne sieste.
Le sentier, dont certaines portions mériteraient un petit débroussaillage, est de la belle ligne droite, au dénivelé peu prononcé, sur laquelle nous alternons marche rapide et trot.
Nous arrivons rapidement au Chalet de la Maline : le refuge est fermé, les robinets sont complètement à sec, nos réserves le sont presque. Nous n'avons pas trouvé la source précédente, proche de la Ferme de la Maline, qui n'était pas aux coordonnées indiquées sur la carte.
Il va nous falloir prendre une décision : Thomas suggère de boire notre urine récupérée dans nos bidons, je propose de trouver un chamois mort, de lui ouvrir la panse et de presser les végétaux en digestion pour en retirer l'eau restante.
Plus sérieusement, il y a un autre point d'eau pas trop lointain accessible par un détour de 20/30 minutes et j’espère bien qu'à défaut des deux autres, ce dernier endroit nous permettra de faire le plein. Tout les ruisseaux croisés étant secs, je me range finalement à l'avis de mes compagnons qui préfèrent faire un remplissage de secours directement dans le Verdon.
Nous calons donc vers le fond des gorges sur un magnifique ouvrage pour touristes, large et superbement entretenu, où nous pouvons enfin dérouler un peu. Même la difficulté annoncée, l'escalier du Pas d'Issane, n'en est pas vraiment une. Ou alors je m'habitue au vide ...
Au niveau du Verdon, la température se fait plus frâiche : en nous rationnant, nous n'aurons surement pas besoin de boire le fleuve mais sait-on jamais. Nous le traversons sur la passerelle de l'Estellier et nous retrouvons sur le sentier de l'Imbut.
C'est une partie vraiment magnifique, au bord de la rivière. La progression, variée, se fait sur les berges, dans des amas de roches, dans des petits forêts, sur des balcons vertigineux (alors que je ne pensais pas trop au vide, Max me demande d'y jeter un oeil : merci !) voire au sein-même des falaises avec des passages spécialement aménagés pour l'occasion.
Max, emballé, me demande même des précisions pour savoir s'il peut faire une boucle plus courte et y ramener Caro.
Au passage clé, long balcon taillé dans la roche, je ne suis pas très à l'aise et laisse volontiers l'appareil photo à l'un de mes comparses.
A la route, Max joue de son charme italien et obtient sans grande difficulté un bidon d'eau d'une automobiliste garée là qui le prend en pitié. Après une brève montée, nous voici sur l'interminable piste que nous emprunterons plusieurs fois durant le trail et qui aboutit au ravitaillement de Petite Forêt. Personne, pas de bénévoles cette fois-ci : étonnant, non ?
Il ne nous reste plus qu'à rejoindre le Col d'Iloire par une longue traversée, souvent chaotique, pleine de broussailles et d'épineux, d'ailleurs fermée depuis Juillet 2011 comme nous l'apprendrons après coup.
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Participants : Max, Sylvain, Thomas
Parcours : Col d'Iloire - Pont du Galétas - la Source - Col de Plein Voir - Crête l'Issioule - Plaine de Barbin - Ravin du Brusc - Sentier du Bastidon - Chalet de la Maline - Passerelle de l'Estellier - Sentier de l'Imbut - Sentier Vidal - Petite Forêt - Col d'Iloire
Trace GPX (nombreux décrochages dans le canyon)
Statistiques : 39 km, +/- 2.230 m, 10h50 dont 50 min de pauses
Album photo : Sylvain
Déjà oubliés les sources à sec et les petits jardinages: il ne reste que les savoureux souvenirs d'une excellente journée dans un paysage grandiose!
RépondreSupprimerEt oui, quelques courbatures quand même...
Merci Sylvain, et bravo aussi pour le CR :-)
Waouu ca avait l'air bien sympa... tu le vends bien ton trail du verdon Sylvain ;)
RépondreSupprimerJe suis déçu d'avoir raté ça...
En tout cas bravo pour ton blog !