19 avril 2012

Verdon - Prendre les bâtons ?

Le sujet est déjà longuement évoqué, par exemple sur Kikourou ou Ultrafondus, sans qu'il n'en ressorte un consensus clair.

J'avoue avoir hésité un moment avant de trancher la question : ma réflexion a finalement rejoint celle adoptée dans une optique de performance concernant le matériel en général, à savoir est-ce que les avantages compensent nettement les inconvénients ?


Les inconvénients proviennent principalement du temps perdu :
  • poids supplémentaire : de 120 g pour des modèles légers, utilisables uniquement sur le plat et en montée, à 530 g pour du lourd destiné à la randonnée pédestre sur lequel on peut vraiment s'appuyer en descente, en passant par divers intermédiaires dont la marche nordique ;
  • manipulations pour ranger et sortir les bâtons du sac ;
  • mains indisponibles pour toute autre occupation - boire, s'alimenter, suivre la trace sur le GPS, ... - imposant au préalable d'enlever les dragonnes et de regrouper les bâtons. Et encore être "manchot" n'est pas forcément pratique.

Ils sont dangereux quand le terrain devient vraiment technique, une seule main étant alors libre pour grimper ou s'accrocher aux rochers : marches hautes, cheminées, vires, ...

Il y aurait aussi des problèmes d'ampoules, évitables en mettant des gants pour limiter les frictions avec la peau, mais je n'ai jamais été concerné.

Montée en bâtons au Gélas


Les avantages sont doubles.

D'une part, cela soulage clairement les muscles, tendons et articulations en déportant une partie des chocs et tensions sur le haut du corps, ce qui peut se révéler précieux lors des longues durées des ultra-trails.

D'autre part, les bâtons offrent un surcroit appréciable d'adhérence, véritables jambes additionnelles, quand le terrain est instable, glissant : boue, névés, racines, ...

Par contre, à intensité/fréquence cardiaque équivalente, je n'ai pas remarqué de différence notable de vitesse, contrairement à ceux qui se sont penchés sur la chose.
 

Pour ma part, je suis surtout gêné en cas d'alternance trop fréquente entre marche et trot/course, imposant d'enlever/remettre les dragonnes et de tenir les bâtons ou s'appuyer alternativement dessus.

Je m'en sers très rarement en descente, n'en éprouvant bien souvent pas la nécessité, préférant m'engager dans la pente et me concentrer sur l'endroit où je vais mettre mes pieds plutôt que réfléchir quoi faire de ces béquilles supplémentaires.

L'aspect "soulagement", que je ressens surtout en montée, est un luxe que je n'estime pas forcément nécessaire :
  • leur interdiction au Grand Raid de la Réunion ne semble pas poser de problème ;
  • si les bâtons sont indispensables pour continuer sur une jambe, en cas de blessure, ne vaudrait-il mieux pas s'arrêter ?


Cela va donc dépendre des situations, de longues montées et descentes (Grand Raid des Pyrénées) ou la pluie, me conduiront à les prendre.

A l'inverse, un terrain technique ou une succession de mounta-cala (Ultra Trail du Verdon), me les feront laisser à la maison ou dans la voiture, même s'ils seront, au cas où, dans l'éventuel sac coureur disponible à mi-course.

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