1 avril 2012

Mont Giraud et Lacs de Millefonts

Grande amplitude pour cette randonnée, du fond de vallée aux crêtes escarpées de haute montagne, en traversant successivement tout les étages de végétation.

Il s'agissait de changer un peu de terrain (moins de cailloux, plus de verdure et de forêt) avec une typologie de parcours différente (longue montée suivie d'une descente de même acabit), ce qui devrait permettre à Thomas de franchir pour la première fois la barre symbolique des 2.500 mètres de dénivelé positif.

Après être enfin parvenus, par de vifs et multiples changements de direction, à clouer le bec de Manu qui faisait la lecture dans la voiture, nous voici à l'ancienne auberge du Relais des Amis, sur la route de la Tinée entre Pont de Clans et Saint-Sauveur, prêts à partir.

L'échauffement jusqu'à Rimplas passe bien trop vite, bercé par Manu, qui a retrouvé tout sa verve et partage de bon cœur divers bons plans pour gagner de l'argent facilement ou profiter de la vie gratuitement : comment écouler des chèques cadeaux périmés, investir dans des pièces de monnaie de collection de 1.000 €, racheter à vil prix des chèques vacances à ses collègues de bureau et les revendre devant les gares SNCF,  essayer à l’œil diverses activités sportives en prétendant être intéressé par un abonnement, ...

Le sentier, qui longe le Vallon de la Figaïrasse puis serpente dans une forêt profonde de chênes et châtaigniers, monte rude sur la terre couleur ocre, caractéristique du coin.


Nous poursuivons l'ascension, désormais à découvert, cheminant à travers d'anciennes granges et leurs restanques. Pour peu que nous prenions la peine de nous retourner, une vue majestueuse se dévoile au fur à mesure.


Nous entrons ensuite dans une forêt de mélèzes, épicéas et pins, le parterre, humide et recouvert d'aiguilles, qui nous préserve pour un temps du soleil qui cogne vraiment fort aujourd'hui.


Les vastes alpages, presque verts en ce début de printemps, apparaissent au niveau de la Cime de Balaour. La trace s'aplanit par moment, ce qui nous permet de trottiner un peu et dégourdir nos jambes.


Le Mont Giraud, qui domine de toute sa hauteur les immenses prairies nichées autour de la Vacherie de Rimplas, est notre prochain objectif. Nous remontons un vallon où demeurent quelques névés, suivant une sente relativement évidente.


Mes comparses profitent d'un d'un mauvais choix d'itinéraire, passage technique sur glace (sur laquelle je n'arrive pas à tailler de marches) au lieu d'un contournement, pour accélérer et me fausser un temps compagnie.


Ils en ratent la petite cabane du Pas de Rimplas, parait-il à vendre pour un bon prix, concentrés qu'ils sont sur leur pieds. Je les retrouve un peu plus tard, en pleine contemplation sur un replat.


La cime, qui s'annonce pour une fois dégagée et sans brume ou brouillard, contrairement aux précédentes visites, est à portée. Quelques minutes durant lesquelles nous profitons du panorama, dégagé à 360° sur l'ensemble du département.


C'était hélas trop beau, le coin se révèle mal famé : si les randonneurs sont sympathiques, leur chien, l'est beaucoup moins. Quand je pense que la limite du Parc du Mercantour, où ils sont interdits, n'est qu'à quelques mètres à peine ...

Nous continuons notre chemin pour nous mettre à l'abri, légèrement en contrebas, profitant au calme d'un bon casse-croûte et d'une petite sieste, véritables traditions sommitales.


Le cheminement le long des crêtes effilées est permis par l'existence d'une vague sente de chèvres. Les points de vue dominants sont magnifiques, sur le Valdeblore, la Tinée, les Millefonts ou encore les Vallons de Velail et de Margès quand la trace nous amène sur le fil et nous permet de contempler la face nord, abrupte et encore enneigée.



Nous apercevons deux hardes de chamois au loin, manifestement dérangées par notre présence, qui s'enfuient avec une vitesse et agilité impressionnantes.


Une coupe dré dans le pentu, pas forcément judicieuse, nous amène à travers névés et pierriers au Col Ferrière.


Un nouveau parcours de crêtes aériennes, trop court, on ne s'en lasse pas et nous voici surplombant les lacs de Millefonts. Je me demande qui oserait sérieusement amener un VTT dans le coin, surement pas moi.


Les Lacs Gros et Long s'avèrent hélas gelés, la baignade attendra une prochaine balade. Par contre, une petite marche sur la banquise ...


Nous descendons désormais le Vallon de Millefonts, au gré de notre envie hors de tout chemin tracé ou balisé, passant à proximité du Lac Rond.


Nous retrouvons un sentier aux Vacheries, superbe enchainement de lacets serrés et travers en balcons qui à notre grand bonheur, n'en finit jamais, continuellement bercé par le flot tumultueux de la rivière en contrebas.


Petit pont en bois, brève remontée, forêt plus touffue et primaire et nous pouvons faire le plein d'eau à la Roche. Manu, qui avait un léger mal de montagne, a retrouvé tout son entrain avec le surplus d'oxygène et la baisse rapide d'altitude.


Je me plante de GR, ce qui nous vaut un petit supplément, ne préférant pas rebrousser chemin. Comme on dit : "more miles, more fun".


Au Col de Séréna, nous attend alors une dernière descente, bien plus longue et belle qu'envisagée grâce au détour imprévu. C'est propre et rapide, en sous-bois puis dans les terres grises : nous pouvons dérouler tranquillement.


Nouas essayons de semer Thomas sous prétexte qu'il faut absolument finir en moins de 10 heures, mais en vain, celui-ci arrivant à la Bollinette sans nous laisser le temps d'acheter les fameuses brioches de la boulangère. Du coup, on lui en prend une aussi, sympa non ?

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Participants : Manu, Sylvain, Thomas

Parcours : Route de la Tinée (b. 161) - Rimplas (b. 162, 163) - Vacherie de Millefonts (b. 157, 158a, 158, 159, 160) - Mont Giraud - Tête Rol - Tête de la Tranche - Col Ferrière (b. 262) - Tête des Margès - Lacs de Millefont - Vacherie de Millefonts (b. 145) - la Roche (b. 143, 141) - Col de Séréna (b. 139, 138, 128) - la Bollinette (b. 127, 129, 130, 71, 72, 73, 156)
Trace GPX

Statistiques : 32,2 km, + 2.780 m, - 2.840 m, 10h dont 1h20 de pauses

Album : Sylvain

1 commentaire:

  1. Trop la classe!!!

    C'est sans doute amplifié par la prose de Sylvain, qui progresse aussi vite que son entraînement, mais cette sortie avait l'air terrible!

    Pourquoi suis pas venu?

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