22 avril 2012

Fourneuby, Charamel et Saint-Martin

Trilogie Estéronnaise ce week-end avec une randonnée à la carte laissant le choix entre un, deux ou trois sommets parmi le Pic de Fourneuby, la Montagne de Charamel et le Mont Saint-Martin.

Le coin est toujours aussi sauvage et peu fréquenté : pour tout dire, nous n'avons rencontré absolument personne en dehors des zones d'habitation.

C'est d'autant plus étonnant que les sentiers sont très bien entretenus - arbres coupés, balisage récent et abords débroussaillés - signe généralement d'un certain passage.

Je retrouve Thomas à Aiglun, qui a préféré passer la nuit sur place, pour un départ à la fraîche. Je nous égare brièvement avant de trouver le départ du chemin : du coup nous tombons sur la fontaine et saurons où aller tout à l'heure.

Nous descendons en bas du village par un escalier fraichement rénové, d'où l'on aperçoit le Clot et le vieux pont qui nous permettra de franchir l'Estéron. Plusieurs traces coupent la route et nous choisissons celles qui nous paraissent les plus prometteuses.


Nous empruntons le GR4 jusqu'à Vegay. Le sentier est large et varié, principalement en sous-bois avec de beaux passages en balcons. Nous dérangeons dans leur repos une petite harde de chamois qui s'échappe à vive allure et je suis un poil trop lent pour dégainer l'appareil photo.

L'un d'eux tente de nous assassiner, faisant tomber un rocher qui dévale de haut, prend de la vitesse et passe entre nous, manquant de peu nous heurter à la tête : nous l'avons échappé belle ...


Nous quittons le GR et bifurquons en direction du Pic de Fourneuby. Je craignais que cette portion soit dégradée mais il n'en est rien, c'est même une nouvelle possibilité validée pour descendre à VTT de Greolières les Neiges sur l'Estéron.

Thomas se plaint de problèmes gastriques, il n'a bu que du jus d'orange depuis le départ. Je lui conseille de passer à l'eau plate (osmolarité trop élevée jusqu'à présent) et les choses s'arrangent progressivement.

 

Nous sortons sur l'immense ligne de crête que constitue la Montagne de Thorenc. C'est dégagé et dominant, avec les vastes plateaux de Plan Peyron d'un côté et les vallées de la Gironde et de l'Estéron de l'autre.

Le cheminement devient plus lent, à la recherche de la sente et des cairns, ce qui nous permet de profiter pleinement du paysage.

 

Le Pic de Fourneuby, acéré, dévoile un panorama de première ampleur avec ses deux cimes. Le temps est si clair que nous distinguons même à l’œil nu un immense bateau de croisière sur la Méditerranée.

 

Le Mas nous fait face, en contrebas. Pour le rejoindre, il faut nous laisser glisser jusqu'au Pont après un nouveau bout de crête : la descente est rapide, nous pouvons dérouler dans de longues lignes droites agrémentées de quelques lacets.

Nous y retrouvons le même terrain que précédemment : terre humide, pommes et aiguilles de pins au plus haut, petites pierres et rochers au milieu et feuilles mortes dans les étages les plus bas de la végétation.

 
 

Nous franchissons le "Pont" et empruntons tranquillement une ancienne voie romaine, très bien conservée. En effet, nous sommes en avance sur l'heure de rendez-vous, inutile de se presser.


Au village, en attendant Bruno et Xavier, Thomas mange son casse-croûte puis nous improvisons une sieste non loin de la place centrale.

Il y a de l'animation, de très nombreux vélos passent. Je suis même hélé par Philippe qui s'arrête un moment et m'éclaire : ils participent à la Louis Caput, randonnée cyclotouriste à allure libre.

Notre petit groupe étant désormais renforcé, passant de deux à quatre membres, nous quittons le Mas pour attaquer l'ascension de la Montagne de Charamel.

Au début, cela se passe bien, c'est du sentier, propre, ensoleillé et régulier.

 

Les choses se compliquent quand nous quittons ce dernier pour le sommet : gros jardinage dans un maquis d'arbustes divers et variés suivi de quelques pas d'escalade facile à vue. Un bon endroit pour une course d'orientation ou du geocaching, sans doute aucun.

 

L'ambiance et la vue, notamment sur Gars niché dans un écrin de montagnes, nous récompensent de nos efforts. Le cairn n'a que très peu de pierres (bizarre !), nous en doublons la hauteur en rajoutant les nôtres.

 

Nous retrouvons non sans un dernier jardinage le sentier qui nous amène au Col de Bane, avec l'Arpille en point de mire. Un autre chamois s'enfuit au loin.

Xavier mange toujours sa boite de sushis, Bruno et Thomas sont au lait concentré sucré :  à chacun son ravitaillement.


Dans la descente, à peine le temps d'immortaliser quelques images que mes compagnons me faussent rapidement compagnie, le rythme "polé, polé" étant manifestement trop lent pour eux.

C'est dans la même veine que la dernière, rapide et varié, avec de temps en temps des portions plus raides ou techniques qui rompent la monotonie. Certains passages dégagés, dont celui de la Barre du Claou, offrent des aperçus de belle ampleur.

 

Nous faisons un détour à Gars pour sa fontaine, personne n'étant convaincu par l'eau du Ruisseau du Suyet. Pourtant, il n'y a pas plus pur et frais avec aucun sentier, piste ou troupeau au dessus, si ce n'est une forêt vierge et abrupte : pas de risque de pollution.

Cet aller-retour est l'occasion d'apercevoir une drôle d'habitation troglodytique et de visiter une nouvelle bourgade, au demeurant, fort bien rénovée.

Nous suivons le cours de l'Estéron, sur ce qui s'avère être une partie du parcours des Chemins du Soleil, pendant plusieurs kilomètres. Cette portion plus plate est l'occasion de trottiner et courir plus fréquemment en alternance avec la marche.

 

Pour contourner la Clue des Mujouls, le sentier passe par les ruines de la Villette, constructions à la taille impressionnante, et le Vallon de même nom. La terre, jaune-orangée est vraiment caractéristique et instable : de nombreux aménagements (rondis de bois, passerelles) sont mis en place pour y remédier.

 

Nous reprenons presque 600 mètres de dénivelé avant de pouvoir basculer versant sud, au dessus de la Clue et des Tardons. Nous cheminons dans une forêt profonde, calme et ombragée, entrecoupée par la verdure et les restanques d'Abdoun.

Nous y apercevons sous un angle inhabituel le Mont Saint-Martin, dont on distingue l'imposant cairn sommital.

 

Le poids des efforts consentis commence à faire effet et le terrain, plus technique, porte à précaution. Nous plongeons sur le Clot à un rythme plus modéré, le groupe s'étire et les pauses sont plus fréquentes.

Nous survivons à une attaque de Saint-Bernard en sacrifiant Xavier : monstrueux le bestiau, pas loin de la centaine de kilos, on a bien fait !

 

Remontée à Aiglun avant d'attaquer le hors d’œuvre de la journée, dernière boucle aérienne : dommage que le temps se soit couvert, les couleurs n'en auraient été que plus belles.

Le Bau des Champs, non seulement cela grimpe raide, mais c'est surtout des passages impressionnants taillés dans la roche et exposés, notamment une vire sur laquelle à été installée une main-courante avec plusieurs centaines de mètres de vide.

Je n'y suis pas trop à l'aise mais je reconnais que l'endroit est magnifique : quelle idée de tracer un sentier là-dedans !

 

Cela devient plus praticable pour rejoindre l'Aire et la Brèche, notre tour horaire du Mont Saint-Martin offrant parfois, lors de rares trouées, de sacrés points de vue.

 

L'aller-retour au sommet est bien indiqué et implique l'escalade de deux cheminées, que nous aurons plus de mal à redescendre.

 

On s'y sent vraiment seuls aux monde, pas une route ou village à l'horizon et la majestueuse cascade de Vegay contemplée depuis un belvédère privilégié. Hélas, il commence à faire froid et le vent souffle fort, c'est avec regret que nous ne nous éternisons pas.

 
 

La dernière descente, particulièrement technique, serpente entre rochers et pierriers et nécessite une bonne pause de pied. Les jambes répondant encore bien, j'en profite pleinement, n'hésitant pas à jouer avec la gravité et nous rejoignons Aiglun peu avant la tombée de la nuit, concluant ainsi de belle manière cette grande bambée.

 

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Participants : Bruno, Sylvain, Thomas, Xavier

Parcours :  Aiglun (b. 80) - le Clot (b. 81, 82) - Ruines de la Colette (b. 83, 84) - Pic de Fourneuby (b. 92) - le Pont (b. 103, 102, 101) - le Mas (b. 100, 99) - Sommet de Charamel (b. 98) - Col de Bane (b. 112) - Gars (b. 34, 33, 40, 33) - Abdoun (b. 61, 62, 97) - les Tardons (b. 96, 95) - le Clot (b. 95a, 82) - Aiglun (b. 81, 80) - Aire du Mont (b. 80a, 76) - Mont Saint-Martin (b. 76a) - Aiglun (b. 80b, 80)
Trace GPX

Statistiques : 46 km, +/- 3.600 m, 12h50 dont 1h50 de pauses

Album : Sylvain

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